Étrange, ce titre, n’est ce pas ?

Ça fait 10 jours que cela me trotte dans la tête, le cœur, 10 jours que je me demande si je vous raconte ! Vous me trouvez bien énigmatique ! Je l’avoue ! Je ne sais pas trop par quel bout prendre le sujet…je vais simplement écrire avec mon cœur !

Vous vous rappelez dans un précédent article, je vous ai invité à soutenir le projet Défi Voile Solidaires en Peloton. A travers cet article, je vous ai raconté – un peu – mon histoire !

En écrivant ce précédent article, je ne me doutais pas de ce qui allait se passer dans les jours suivants. Je ne me doutais pas qu’en rencontrant Thibaut Vauchel Camus en Juin dernier lors de la journée départementale PLATO, j’allais vivre tout ça !

« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. »

Paul Eluard

 

Et bien, j’avais rendez-vous avec Thibaut en Juin ! Et je remercie la vie de ce rendez-vous, cette rencontre qui me permet aujourd’hui d’oser écrire cet article mais surtout oser être MOI !

 

Waouh ! Je vous raconte !

Il y a 10 ans, les médecins m’ont diagnostiqué une sclérose en plaques. Quand vous avez 32 ans (je vous facilite le calcul j’en ai 42 aujourd’hui !!) et qu’on vous annonce ça… CHOC !  En plus, et en même temps que cette annonce, ma maman nous quittait…

Autant vous dire que j’avais de la colère, que j’étais dans la non-acceptation !

Une sclérose en plaques, dans ma tête et dans la tête de beaucoup, ça veut dire siège roulant, handicap… A 32 ans, jeune, la vie devant soi, un job où tu voyages, je peux vous assurer que c’est juste une nouvelle INADMISSIBLE !

Colère, rage, malchance, incompréhension… pourquoi moi ?

L’épisode de crise passe, et plus rien pendant 2 ans ! Nouvelle poussée en 2007 !

J’étais chez ACCOR à cette époque avec un contexte quelque peu compliqué, un rythme de déplacements effréné….Bref, nouvelle alerte de mon corps !

« Hey ! Gamine, tu veux bien ralentir ? Non ! OK !…bim ! »

2 semaines d’arrêt, 5 jours de perfusion de cortisone…

Là, j’ai commencé à réfléchir à ma vie ! En même temps alitée, épuisée et seule (tout le monde bosse !), j’avais le choix entre : la TV (hiha !), lire ou penser à ma vie !

34 ans… une vie somme toute agréable en apparence un job sympa, un salaire en or, une voiture de fonction, un appartement cosy…Mais est-ce ça, la vie ?

Je me déplaçais tellement, avec des horaires de folie, mais je ne voyais plus trop mes amis, ma famille, les gens que j’aime et je ne profitais de rien ! Toujours dans le speed ! Et pas le temps pour un amoureux !

Ma question a alors était la suivante : « Est-ce que tu veux une carrière en haut de l’échelle chez Accor où il faudra avoir les dents qui rayent le parquet, appliquer des stratégies qui ne correspondent pas à tes valeurs, au risque de finir seule dans un siège roulant ou bien tu profites de la vie, ici et maintenant, avec tes amis, les gens que tu aimes ? »

A l’époque, ce fut déjà une rencontre qui me montra le chemin ! En quelques semaines, l’idée a germé. Je donnais ma démission chez Accor, je mettais mon appartement en location et je partais m’installer en Bretagne, terre de mes aïeux et je créais mon entreprise !

J’étais heureuse ! Nouveau rythme de vie, du temps pour m’émerveiller, contempler, profiter !

Je ne vous cache pas, la création d’entreprise, ce n’est pas toujours rose ! Qui plus est, une agence de voyages sur mesure dans un contexte de crise, et seule !

Mais j’ai le luxe de travailler pour moi, de chez moi ! Pour moi, plus rien ne pouvait arriver ! Ma colocataire, ma SEP ne se manifesterait plus…

Que nenni !

 

2012, 3ème crise ! Mon corps me rappelle encore à l’ordre ! Je me retrouve hospitalisée pendant 1 semaine, incapable de gérer quoi que ce soit et surtout pas mon agence….

Mais pourquoi ? Encore une fois ? Qu’ai-je donc fait pour mériter ça ? Toujours dans la colère…

N’ayant rien d’autre à faire, j’essaie d’écouter, d’analyser, de comprendre ce que je ressens, je sens… Pas simple, quand vous avez toujours été sourde ou quasi !

Encore une fois, c’est durant cette période que des rencontres, des échanges, des partages, des écoutes, m’ont permis de prendre conscience.

Prendre conscience de quoi ? D’ÊTRE !

Simplement d’être, de cesser de paraître, de vivre uniquement dans le regard de l’autre.

Je comprends que pour vivre, il faut que je sois ! Que si je refuse cette évidence, la vie se charge de me le rappeler !

Je comprends qu’il faut que j’arrête de lutter contre moi-même, contre ce que je suis intrinsèquement.

Je comprends que si j’ose être moi-même, avec mes qualités et mes défauts, mes forces et mes faiblesses, et que j’ose dire, partager, accepter, recevoir, ressentir et vivre pleinement mes émotions et mes intuitions, ma vie est différente !

Je comprends qu’il faut que j’arrête de gamberger au comment faire, dire, pour être comme tout le monde ! Pour plaire au plus grand nombre !

Je suis unique ! Je suis singulière ! J’arrête de vouloir entrer dans un moule bien trop étroit pour que je m’y épanouisse.

Ma mutation démarre !

Parce que c’est bien une mutation que je vis, et non une transformation ! Quelque chose en moi s’est modifié mais je n’ai pas changé de forme !

2012 a donc été le début d’une mutation… Une mutation encore en cours à l’heure actuelle !

 

2015, une année clef

Quand 2015 a démarré, j’ai ressenti que ce serait une année clef pour moi ! Pourquoi ? Comment l’expliquer ? Je ne peux pas ! Juste une intuition, un ressenti.

Et mon intuition se confirme !

La plus grande preuve est là sous vos yeux ! The Smile Workshop existe. (Aujourd’hui devenu  Aurélie COLLET – Alchimiste de la Joie ©)

Je veux diffuser la joie, la bonne humeur dans le monde, le monde professionnel en particulier. Et ça marche ! Ce début de nouvelle vie professionnelle est très encourageant et très agréable !

Je kiffe ma mission ! Parce que, honnêtement, pour moi c’est une mission.

Une mission qui me permet d’être ! J’aime rire, j’aime être avec les gens, partager, transmettre…. Je crois que tout est réuni aujourd’hui !

 

Ma rencontre avec Thibaut Vauchel Camus

Mais 2015, c’est surtout ma nouvelle posture avec à ma colocataire !

Pour les personnes qui me connaissent, elles vous diront que ma maladie n’a jamais été le centre de ma vie (et elle ne le sera toujours pas !) et que surtout, je ne voulais pas en parler, l’utiliser pour servir des intérêts professionnels ou même personnels. Je ne veux pas de pitié !

Et voilà qu’une rencontre avec Thibaut Vauchel Camus change tous mes principes !

Quand en Juin, je rencontre Thibaut, après l’avoir suivi avec passion durant la Route du Rhum 2014, il me dit entre autres choses et simplement : « Tu sais que tu peux venir en mer, sur le bateau ? »

Et c’est comme ça que début Aout, je revois Thibaut, en compagnie d’autres malades, pour une sortie en mer. Occasion de connaitre un peu mieux l’homme, le skipper au grand cœur qui a décidé, il y a quelques années, avec Victorien Erussard, de lutter contre la sclérose en plaques.

Et puis de fil en aiguille, Thibaut et moi échangeons pour la recherche de mécènes pour la Transat Jacques Vabre (J-4 avant le départ). Et voilà qu’un samedi, il m’appelle !

Thibaut me propose une chose ! Une chose que je ne me suis jamais autorisée voire mieux je ne l’avais même jamais imaginée ! Il me demande pour la Soirée d’avant départ de Solidaires en Peloton à Saint Malo, en présence des mécènes, amis, supporters du projet, de venir témoigner de ma SEP, de mon histoire

Surprise ! Je ne réfléchis même pas ! Je dis OUI immédiatement ! Pourquoi maintenant ? Encore un ressenti à l’intérieur, une intuition ! Je fonce !

Cerise ! Thibaut me demande également de faire une animation « rires » de 15/20 minutes à la suite !

Je dis OUI tout aussi rapidement ! Je me surprends moi-même !

Et voilà que le 9 Octobre dernier au restaurant l’Extras-muros à Saint Malo, devant 80 à 100 personnes, je raconte mon histoire !

A cet instant précis, durant ces 10/15 minutes, quelque chose s’est passée en moi !

J’ai parlé de moi, de ma maladie et de là j’ai expliqué à tous que mon « médicament » essentiel était le rire ! De là, j’ai lancé mon animation à coups de ballons, de jeux, de danses, d’improvisation, d’humour…

Aucun trac, aucune peur ou inquiétude, juste une EVIDENCE !

Tout simplement, je comprenais pourquoi j’avais cette maladie dans ma vie !

Pour m’amener à ma mission de rire et de faire rire !

 

C’est WAOUH !

J’étais déjà capable de dire MERCI à ma vie, à ma maladie depuis quelques mois mais là j’éprouve une reconnaissance qui est au-delà du simple merci !

En effet, avec cette évidence, je donne une autre portée à mon activité aujourd’hui ! Et j’ai pu l’éprouver dès le lundi et mardi suivants lors des 2 premières journées de formation que j’animais !

Aujourd’hui, je découvre la fluidité dans mes animations en partageant simplement tout ce que je viens de vous raconter !

La vie vous envoie des messages, des signes mais, dans ce monde où tout va vite, trop vite, nous ne prenons pas ou peu de temps pour écouter et comprendre ces signes. Quand simplement, nous ralentissons pour écouter ce qui se passe à l’intérieur, nous nous rendons compte que l’extérieur s’aligne avec nous ! Quand nous acceptons les choses et que nous arrêtons d’être en force, quand tout simplement, nous lâchons prise, nous réalisons que tout existe déjà en nous…pas à l’extérieur !

Cette évidence me permet de parfaire ma mutation ! D’être en confiance et d’assumer mes choix de vie.

Parce qu’oser être moi avec toutes mes facettes, même celles que je cherchais à rejeter, à camoufler pour entrer dans un moule/un rôle qui ne me correspond pas ou parce que je me jugeais sans bienveillance, sont finalement des forces, des talents pour avancer dans la vie, me réaliser pleinement !

Aujourd’hui j’accepte celle que je suis, ce que je vis, ce que je ressens !

Un clin d’œil pour une autre personne qui m’aide dans ma mutation : Pascale de Gail Athis

 « Ce que je suis, me regarde. Ce que tu penses que je suis, te regarde »

« Accepter l’inacceptable, c’est accepter de ne plus avoir aucun problème émotionnel avec ce que l’on rencontre»

Et ça, c’est moi qui vous le dis :

 

Vivre ses émotions nous aide toujours à aller dans le sens de ses valeurs. Alors, arrêtons de jouer aux adultes coincés, qui ont perdu leur âme d’enfant. Osons pleurer, crier, avoir peur ou rire et construisons des vies qui valent le coup !